lundi 22 juillet 2013

Le Muscadet, un art de vivre...

Il y a peu de temps, j'ai eu l'occasion (et la chance) de passer trois jours de rêve en Muscadet avec ma copine Ju. Il faut dire que ça faisait longtemps que je n'avais pas navigué. J'entends: pour le plaisir. Sans contraintes d'horaires, de programme, de stagiaires à satisfaire ou de port lointain à rallier avant la fin de la semaine... Ça faisait trèèès longtemps, en fait.
Et figurez-vous, j'ai retrouvé le goût à la navigation, le plaisir d'être sur l'eau, coupé du monde, dans un autre espace-temps.

Parties de Kernével, à Lorient, on ne s'était pas fixé de programme trop ambitieux. "Pas de violence, c'est les vacances" comme dirait Igor (d'Hossegor).  Premier objectif: Groix. J'entends déjà les remarques de certains: "Oahf, vous pouviez aller jusqu'à Belle Ile". Oui, mais non. On voulait pouvoir prendre notre temps, se balader, profiter, et pas seulement bouffer des milles. Pas l'objectif.
Entre deux et quatre heures de nav par jour, le rythme idéal pour un cabotage entre copines, ponctué de grasses matinées, de grignotage de bonbons et de balades sur l'île.


Le bateau...

J'avais toujours entendu du bien de ces petits bateaux, des plans Harlé (vous devez connaître quand même c'est THE architecte naval qui a fait tellement de très bons bateaux, tous avec des noms d'alcool, bien sûr). J'avais toujours pensé que décidément la vie à bord d'un si petit bateau devait être vraiment compliquée (on a beau dire, à l'époque de mon papa ils faisaient des stages de voile à 5 là-dedans, mais dans ma génération, on a été habitués à plus grand...), et du coup, je n'ai jamais été trop attirée par ce bateau.
Bien mal m'en a pris.
Oui il est petit.
Oui c'est bas et tout pitit à l'intérieur.
Mais pour deux filles comme nous, c'est: maniable (ça me rappelle les 5,7 des Glénans, plus maniable tu meurs), c'est fonctionnel (à l'intérieur on a l'impression de faire du camping, mais on ne se bouscule pas, tout est bien agencé), c'est FUN: on est en pleine régression, on a l'impression de jouer à faire du bateau. On dirait pas un vrai, mais un jouet, genre, le même que pour les adultes, mais en petit pour nous. Si j'en avais eu un ado, ç'aurait été le rêve...
La cuisine, une dinette. Les toilettes, un seau: retour à la case "enfance" où on allait avec ses copines aux toilettes pour pouvoir continuer à discuter. Le pont, je vais pas dire un "bac à sable", quand même, mais... un vrai bateau de poupées.

photos Julia F.

Mais que l'on ne s'y méprenne pas. Il est marin, il tient la route (bon à partir de force 4 il faut prendre un ris quand même, mais il continue à avancer super bien au près), il avance bien. 4,5 noeuds de moyenne au près par 10 à 15 noeuds.

Un seul hic: le Hors Bord

J'ai une théorie sur les moteurs hors-bord avec les filles. Ça risque d'en froisser certains(nes) mais bon... Je vous la donne quand même:
Les moteurs hors-bord sont un peu machos. Ils savent que beaucoup de filles ont peur d'eux, car elles ne les comprennent pas bien. Du coup, ils en profitent pour se moquer de nous. Ils simulent des pannes, juste pour le plaisir de nous voir paniquer.
Le "maître" du hors-bord (un garçon bien sûr) nous avait pourtant bien dit: "Il est nickel, il sort de chez le mécano, il a été révisé, il faut juste que tu fasses comme-ça-comme-ça-comme-ça." Une fois qu'il est parti, nous on fait tout comme-ça-comme-ça-comme-ça, et bam! le moteur cale et ne veut plus redémarrer.
Il suffirait que son maître réapparaisse au coin du ponton pour qu'évidemment il se remette à marcher correctement. Parce que bien sûr, il n'a rien.

Alors évidemment, s'il le faisait à des moments où ça n'a aucune conséquence, ça pourrait presque être drôle. Mais non, lui, il aime jouer. Prendre de vrais risques. Il aime nous voir paniquer pour de vrai, donc ils simule sa panne quand on a le plus besoin de lui, évidemment. Genre, l'arrivée au port sous les yeux attentifs de 4 équipages Glénans (ouf, on ne connaissait pas les monos, ça a du bon de vieillir, parfois), ou bien juste avant d'attraper la bouée dans l'entrée d'une rivière, juste au vent et au courant de gros rochers...

Heureusement qu'on le sait, et qu'on ne s'en laisse pas conter, mais il en a fallu de peu!


L'Aventure, la vraie

Pour finir sur ce fabuleux weekend, (Groix, Doëlan -où d'ailleurs on vous fait payer 14€ pour une bouée pourrie, et une nuit de roulis dans un 6m40...), nous avons réappris à pêcher!
Oui parce que si vous êtes comme nous, et que la pêche en croisière est souvent l'apanage des garçons, qui vous prennent la ligne des mains, (attends chérie laisse moi faire tu vas voir) attrapent tuent et découpent le poisson si vite qu'il est dans votre assiette avant même que vous ayez eu le temps de dire ouf... (ah oui non c'est vrai vous étiez entrain de préparer le riz, du coup...) :-(

Nous avons donc découvert avec horreur plaisir ce que c'est que de remonter un poisson tout ffffrrétillant accroché à une ligne d'hameçons virevoltants, de devoir l'attraper -c'est gluant-, le tuer -mais comment on fait?!?-, et le vider...
deux filles hystériques dans un bateau à la dérive, voiles faseyantes...

Mémorable, et très très drôle...


p.s. pour celles qui ne seraient pas encore convaincues: même une fois la tête coupée, ça bouge encore!


Au bout du quatrième, me voilà devenue une pro du vidage de maquereaux...


Claire et Julia

1 commentaire:

Vos p'tits mots sont les bienvenus...

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